Page 8 Elle l’a vu. Mais il ne la voyait pas. C’était il y a avant C’était juste après l’enfance, à l'endroit où le cocon se brise. Elle ne dansait pas encore car les pieds faisaient mal, ils n'étaient pas encore assez léger, mais le cœur était déjà partit. Elle ne pleurait plus. Fini les nuits consolées. Les soleils glorieux. Fini la tendresse de la pénombre. La peur de la chute éternelle dans l’horreur des trous de noirs. Puis elle l’a vu un jour. Elle marchait dans le désert. Les cheveux cachaient le visage. Et il lui a dit. Il lui disait sans la voir. Qu’elle n’avait pas besoin d’être triste. Qu’il n’y a que le gel pour regretter. Qu’il n’y a que le gel pour comprendre la vie et son hasard. Le visage flou, mais la voix comme le printemps. Il inventait sa légende. Il n’avait pas le regard triste, seulement accablé. Il parlait au désert. Et des sables mouvants l’avalaient. Alors était né le songe fou de devenir celle pour qui le ciel ploierait sa toile, le songe de faire pleuvoir sur le désert ses pétales de rêve. Vouloir être aimé sans pouvoir aimer en retour, était-ce si égoïste ? L'autre lui avait tant pris. Elle ferait de sa jeunesse la colère de ce monde. Elle ferait de sa jeunesse l’immortalité. Puis elle s’est réveillée. La danse continuait.
Vous sentez un frisson sur
votre nuque.
Le son du vent qui, à brise déployée,
vous mord de froid.
Comme
une joute de voix voraces, avides d'être entendues,
des bourrasques pleines de sables crissants
?
Quelque chose
s’adresse à vous.
Vous pousse à chercher, encore un peu.
Cela vous remplit de détermination.
Tu as un message pour moi, mon enfant ?
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