Page 3 Un beau jour, elle s’est réveillée. Et tout avait changé. Différent. Comme elle. Les couleurs ternissent. Le silence. Le silence percé de rien. Le silence. Bercé d’écho. Orage et tonitruance. Le long des eaux sous les eaux. De mers noyées. Dérivantes. A flot de feu. Par vague de sang. Des pensées. Poètes éphémères. Le cœur. Elle en rêve. Du cœur. Le sien est écorché. Eraflé d’un trait. Tracé de nuit. La cisaille précise et fine, délicate presque. Le stigmate. Pacte. En toute chose. Elle voit. Ce qu’il voit. Il est ce qu’elle demande. La noire sœur. A l’aube des éternités épuisantes. Il est dans sa tête. Il est. Son gris. Il est elle. Elle a essayé, parfois, de l’aimer. De l’imaginer. Mais toujours, l’évidence : la candeur puérile est entachée de l’autre. Comme une insulte à ce cœur tailladé. Il était blessé. Aujourd’hui, il a froid, du fiel au givre. Mais une promesse à l’autre. Douce pente vers elle. Vers les rêves de lui. Lui, l’invisible. Ceux de la boite font l’hystérie. Ceux du rêve font l’oubli. Elle l’a bien compris, c’est pour ça. Qu’elle n’existe pas. Que l’autre cherche aujourd’hui la prise. La liberté enchaîne ses poignées, laisse s’endormir dans son oreille la promesse d’une liesse douce. Elle s’éveille, l’amnésie pour bannière. La danse continue.
politique de confidentialité - Mentions Légales - Conditions Générales d'Utilisation - copyright – tous droits réservés